Que ta parole soit impeccable

… tel est le premier accord Toltèque et le plus important selon Don Miguel Ruiz. A mon sens, c’est surtout le plus difficile à tenir et je me suis rendue compte que jusqu’ici, je ne me suis pas vraiment donnée les moyens de le faire. J’ai remis au lendemain, parce que  j’avais toujours de bonne raison d’en vouloir à la terre entière. Parce que ce n’était jamais le moment, que j’étais fatiguée, stressée, tracassée. Parce que c’est tellement plus facile de se dire que les autres sont nuls et qu’ils ne comprennent rien, alors que nous sommes  tellement parfaits ! D’ailleurs, souvent, quand on passe quelqu’un au crible, c’est une façon assez simple de se rassurer, de se dire « je ne fais pas ça, moi, si? »… Et bien en fait… Si. Cependant, comme je lis beaucoup, beaucoup, et beaucoup de livres de développement personnel, je prends conscience que cette clé reste la première clé à avoir pour ouvrir la porte du Bonheur, et que c’est exactement cette porte que j’ai envie d’ouvrir.

Que ta parole soit impeccable.
Dit comme ça, ça peut faire peur. Ça sonne religieux, et pourtant. La parole est un outil que l’on nous a donné dès tout petit. Elle permet de nous exprimer pour faire part de nos envies, de nos souffrances, de nos joies. La parole nous permet de donner un ordre, un avis. Elle nous différencie des animaux. Elle peut encourager des foules pour la paix mais aussi pour la guerre. Des discours peuvent nous marquer des années et des années entières. Je pense par exemple aux mots de Martin Luther King qui résonnent encore dans nos têtes. Mais il n’y a pas que les paroles de paix malheureusement… Combien de dictateurs se sont servis de leur simple parole pour engendrer des crimes de guerre, contre des milliers de personnes ? C’est bien la preuve que tout ça s’enregistre. Qu’en disant quelques mots, on peut convaincre, marquer les esprits.

Partant de ce principe, je me rends compte qu’une poignée de mots peut rester complètement ancrée en nous. Les mots peuvent faire du bien, mais peuvent surtout faire du mal. Je repense souvent à ces disputes que j’ai eu  et qui en quelques mots de colères créaient en nous de nouvelles croyances. Croyances qui, des années plus tard, resteront encore bien collées à nos personnalités.

Oui, il m’arrive encore trop souvent de pester derrière mon écran d’ordinateur, ou de rentrer du boulot en maugréant sur tel ou telle personne. Alors certes, ici, je ne suis pas obligée d’écrire tous ces pestages, et en général je ne le fais pas, j’essaye au maximum de me comporter de façon civilisée, polie et zen. Malheureusement, ce n’est qu’ici. Frange et ses bonnes paroles ne font pas encore partie intégrante de moi. Ces mots que je n’écris pas, je les dis encore tout haut, en racontant mes mésaventures à mon compagnon par exemple. D’une certaine manière je les ancre. Je répands mon poison autour de moi, et en moi. Et le pire c’est que parfois je ne m’en rends même pas compte. Ça sort tout seul, comme une sale habitude, c’est gravé, comme si c’était normal. Je ne peux pas vraiment m’en vouloir, d’ailleurs c’est comme ça qu’on a tous grandit, c’est ce qu’on nous a appris. La justice, le fait de dénoncer qui a fait la bêtise, parfois d’en rajouter une couche pour se décharger d’une responsabilité puis se sentir mieux. Mais tout ça, c’était avant. Parce que maintenant que nous sommes adultes, en charge de notre vie, de notre tête, de nos actes et de nos paroles, nous pouvons choisir. Choisir la voie que nous voulons suivre. Nous n’avons plus d’excuse.

Et aujourd’hui, j’ai envie de me sevrer de tous ces pestages contre autrui (la société, la famille, l’entourage professionnel,…), j’ai envie d’avoir une bonne parole, de m’en servir pour créer, et créer juste. Il ne s’agit pas que de se contrôler avec le clavier et écrire de jolies choses, il s’agit aussi de ne pas démonter tout et tout le monde à tout va. De tourner ma langue 7 fois dans ma bouche. Ou carrément de me la mordre.

Don Miguel Ruiz dit qu’avoir une bonne parole est l’accord Toltèque le plus essentiel. Qu’une fois qu’on pourra maîtriser cet accord, les autres découleront très facilement.Quand j’ai lu ce livre j’ai réellement voulu m’engager dans ces accords, mais comme je te le disais en début d’article, je ne m’en suis pas du tout donné les moyens. Je me suis trouvée un tas d’excuses. Alors comme à chaque fois que j’ai envie d’entamer quelque chose qui me tiens à coeur, je me rends compte que la meilleure façon d’y arriver c’est de le faire petit à petit. Se dire : ok je vais essayer de tenir ma promesse X temps. Et puis rajouter encore X temps. Etc… Etc…
Si ce premier accord Toltèque est le plus important, c’est par lui que je dois commencer. Tenir au moins une journée sans rien dire contre quoi que ce soit et qui que ce soit. A la fin de cette journée je rajouterai une deuxième journée, puis une troisième et ainsi de suite.

Que ma parole soit impeccable, voilà ma première résolution pour 2020.